Actions de septembre-octobre : quand chaque jour compte


Chers amis des Chats de la Sérane,

Les mois de septembre et octobre 2025 ont été marqués par deux histoires bien différentes : celle de Tigrou, un sauvetage réussi qui nous remplit de joie, et celle d’un vieux chat gris, une tentative de sauvetage qui nous rappelle douloureusement l’importance d’agir rapidement face à la maladie.

Tigrou : un sauvetage réussi

Mi-septembre, un jeune chat mâle blanc et tigré s’est présenté devant mon garage dans un état alarmant. Déshydraté, très amaigri et souffrant d’un coryza avancé, ce chat que nous avons baptisé Tigrou avait désespérément besoin d’aide. Tigrou était très proche de Joël, le fondateur de l’association et mon père, ce qui rendait son sauvetage d’autant plus important pour nous.

Le 13 septembre, face à la gravité de son état, je l’ai immédiatement conduit à la Clinique Vétérinaire Hermès. Là-bas, la vétérinaire Charlotte a pris en charge Tigrou. Un bilan sanguin complet a été réalisé (numération-formule, biochimie à 8 paramètres, dosage de la thyroïde T4), ainsi qu’un dépistage des maladies virales FeLV et FIV qui, heureusement, s’est révélé négatif. Une échographie des reins et de la vessie ainsi qu’une analyse d’urine ont également été effectuées. Tigrou a bénéficié d’une hospitalisation de niveau 2 et d’un traitement antibiotique (Kesium).

Le 23 septembre, Tigrou est retourné à la clinique pour une consultation de suivi. Son état s’améliorait nettement. J’ai alors tenté de le recueillir chez moi, mais l’entente avec mes propres chats n’était pas optimale. Cette consultation servait aussi à s’assurer que son coryza était guéri avant de l’installer chez moi.

Le 6 octobre, une dernière visite s’est imposée car Tigrou souffrait de diarrhée. Le vétérinaire François lui a administré un traitement vermifuge (Milbemax) et de la Montmorillonite pour soulager ses troubles digestifs. Après quatre jours de soins dans mon garage, j’ai pris la décision de le libérer à la Sérane le 10 octobre.

Aujourd’hui, Tigrou se porte à merveille. Il se balade librement à la Sérane en compagnie de Pirate, et je le vois tous les jours. Hier encore, le 18 octobre, j’ai pu le prendre dans mes bras. C’est une belle victoire pour nous tous.

Le chat gris : une tentative qui nous rappelle l’urgence d’agir

L’histoire du vieux chat gris est beaucoup plus difficile à raconter. Je l’avais aperçu cet été derrière mon garage, mais je n’avais pas réussi à le capturer et, je l’avoue avec regret, j’ai manqué de temps. Ce chat avait l’habitude de vivre autour du bâtiment d’Elisabeth, qui le nourrissait régulièrement.

La semaine dernière, Elisabeth m’a alerté sur la dégradation de son état. Mercredi 15 octobre au matin, je l’ai aperçu devant le bâtiment 14, puis devant le bâtiment 2. J’ai alors pris la décision de le capturer immédiatement. Avec l’aide de mon fils Jules, nous avons réussi à le mettre en cage. La capture a été sportive – le chat était encore combatif malgré son état – et il a saigné abondamment. Elisabeth nous a rejoints et nous l’avons conduit d’urgence à la Clinique Vétérinaire de la Plage.

Son état était catastrophique : déshydraté, en hypothermie, avec un abcès saignant au niveau de la tête, de multiples vésicules sur la langue, des difficultés à respirer, et un amaigrissement extrême. La vétérinaire, Daphné, a évoqué l’euthanasie immédiate tant son pronostic était sombre. Mais nous avons voulu lui donner une chance. Elle a pratiqué une intervention chirurgicale pour l’abcès sous anesthésie, avec injection d’antibiotique longue durée (Convenia). Durant l’intervention, la vétérinaire a malheureusement été mordue et a dû subir une intervention chirurgicale à la main le vendredi. Nous lui présentons tous nos excuses et nos vœux de prompt rétablissement.

Elisabeth a récupéré le chat après l’opération et l’a installé dans mon garage avec toute l’attention nécessaire. Elle lui a rendu visite plusieurs fois par jour, lui apportant sa nourriture préférée – de la mousseline, des crevettes, de la soupe pour chat. Le chat la reconnaissait, miaulait pour la voir, se frottait à sa main, mais son état ne s’améliorait pas. Il ne s’alimentait plus et son visage restait impressionnant, notamment son œil droit.

Samedi 18 octobre au matin, face à l’évolution défavorable de son état, j’ai contacté la Clinique Hermès. La décision a été prise de le conduire pour un examen approfondi. Le verdict de la vétérinaire Laetitia a été sans appel : le chat était en hypothermie sévère et épuisé. Une prise de sang et une analyse biochimie ont confirmé la gravité de son état. La seule option humaine était de mettre fin à ses souffrances. L’euthanasie médicalisée a été pratiquée dans l’après-midi, et le chat a bénéficié d’une incinération collective.

Je ne me ferai jamais à ces échecs de sauvetage. Je me sens coupable de ne pas l’avoir capturé plus tôt, cet été, quand j’en avais eu l’occasion. Peut-être aurions-nous pu le sauver si nous avions agi plus rapidement.

Une leçon importante

Ces deux histoires nous rappellent une vérité essentielle : il ne faut jamais traîner devant un début de maladie. Quand un chat présente des signes de détresse, chaque jour compte. Ce qui peut sembler encore rattrapable aujourd’hui devient irréversible demain. L’histoire de Tigrou nous montre qu’une intervention rapide peut sauver une vie. Celle du chat gris nous rappelle douloureusement le prix de l’attentisme.

Si vous apercevez un chat en mauvais état dans le parc de la Sérane, n’hésitez pas à nous contacter immédiatement. Il vaut mieux agir trop tôt que trop tard.

La vie continue à la Sérane

Malgré cette peine, notre action se poursuit. Un nouveau chat à poils longs, roux et blanc, a été repéré dans la résidence. Très affectueux mais amaigri et non castré, il a besoin de soins. Plusieurs membres de l’association se sont déjà proposés pour l’adopter après sa stérilisation et ses soins vétérinaires. La capture et l’identification sont prévues prochainement. La solidarité de nos résidents nous touche profondément.

Remerciements

Ces deux prises en charge représentent un coût important pour l’association. Je tiens à remercier chaleureusement la Clinique Vétérinaire Hermès (71 Avenue de Hambourg, 13008 Marseille) et la Clinique Vétérinaire de la Plage (1 Promenade Georges Pompidou, 13008 Marseille) pour leur soutien précieux. Nous remercions également tous les vétérinaires qui nous aident au quotidien et les remises qu’ils accordent à l’association, nous permettant ainsi de prendre en charge davantage de chats dans le besoin.

Un immense merci également à nos donateurs. Suite au décès du chat gris, plusieurs membres de l’association ont spontanément fait des dons pour renflouer le compte de l’association qui fond à vitesse grand V en cette période. Votre générosité nous permet de continuer notre mission. Sans vous, rien de tout cela ne serait possible.

Merci à Elisabeth pour son dévouement quotidien auprès du chat gris durant ces trois jours difficiles, à Jules pour son aide lors de la capture, et à tous les résidents de la Sérane qui nous encouragent et nous aident dans notre action.

Grâce à vous tous, des chats comme Tigrou peuvent aujourd’hui courir librement et heureux à la Sérane.

Frédéric, pour l’Association Les Chats de la Sérane